mercredi 23 janvier 2013

Conférence sur "Porta Fidei au Centre Henri VIGNONDE


Le Centre Henri VIGNONDE, Centre pastoral récemment rénové pour accueillir la formation des fidèles chrétiens du diocèse de Lokossa, a connu, ce Samedi 08 Décembre 2012 en la Solennité de l’Immaculée Conception, sa première conférence dans le sens de cette formation. La Lettre Apostolique, Motu Proprio du Pape Benoît XVI « Porta Fidei » et les indications pastorales pour vivre de façon bénéfique l’année de la foi tant au niveau universel qu’au niveau local, étaient le thème de cette conférence qui a rassemblé plus d’une centaine de participants, prêtres, religieuses et fidèles laïcs venus de tout le diocèse.

Tout a commencé vers 10h15 par le mot de bienvenu du Directeur du Centre, le Père Théodore AMOUSSOU et la présentation du conférencier par le Père Marie-Salomon DEGBEGNI, professeur de Théologie Dogmatique au Grand Séminaire Mgr Louis Parisot de Tchanvédji et modérateur de la Conférence.  Le Conférencier, le Père Moïse SOKEGBE, est prêtre du diocèse de Lokossa depuis le 27 Novembre 2004, Directeur du Collège Catholique de Dogbo après une expérience pastorale en France et les études à l’Institut Catholique de Paris d’où il est revenu depuis 2011 avec un Master II en Sciences de l’Education.

Après un survol lexicologique rapide des termes Lettre Apostolique et Motu Proprio, le conférencier est allé au cœur du sujet en abordant le texte du Motu Proprio dont il propose une division bipartite afin de pénétrer à fond  sa compréhension. Les quatre premiers numéros du document composent la  première partie qui informe sur les motivations et les circonstances de promulgation de l’Année de la Foi, et la deuxième partie, qui va du numéro 5 au numéro 15 du document, parle des objectifs attendus de la célébration de l’Année de la foi.

1.1.Première Partie : Préambule : motivations et circonstances de la promulgation de l’Année de la foi (n° 1-4)

En ce qui concerne les motivations du Pape pour la promulgation de l’année de la foi, le conférencier a relevé l’affirmation fondamentale du Pape à savoir que la foi en Jésus-Christ est le chemin pour atteindre le salut de façon définitive (P. F N°3). Or, nous connaissons aujourd’hui une ‘profonde crise de la foi’ qui a touché de nombreuses personnes. Il est dès lors indispensable que l’Eglise et ses pasteurs ne laissent le sel s’affadir et la lumière cachée. Elle (l’Eglise) doit redécouvrir elle-même les chemins de la foi en se nourrissant de la Parole de Dieu et des sacrements, en particulier l’Eucharistie, afin de pouvoir conduire les hommes assoiffés de Dieu à la Source de vie qu’est le Christ. (P. F. N°2)

L’ouverture de l’année de la foi (le 11 octobre 2012) a coïncidé avec un double anniversaire : les 50 ans de l’ouverture du Concile Vatican II (11 Octobre 1962) et les 20 ans de la promulgation du Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC). Convaincu avec Saint Paul que la foi naît de la Parole proclamée (Rm 10, 17), Benoît XVI inscrit l’ouverture de l’Année de la foi dans la période de déroulement de la XIIIè Assemblée générale du Synode des évêques qui s’est tenue à Rome du 7 au 28 octobre 2012 sur le thème La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne

 

1.2.Deuxième Partie : Les objectifs attendus de l’Année de la foi (n° 5-16)

           A la lecture des numéros 5 à 15, on décèle quatre objectifs que Benoît XVI attend de la célébration de l’Année de la foi :

-          L’année de la foi pour un renouveau de l’Eglise (N°5, 6)

En faisant coïncider l’ouverture de l’Année de la foi avec le cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, Benoît XVI entend indiquer la lecture et la compréhension des documents du Concile comme la source du renouveau toujours nécessaire de l’Eglise. De plus, il veut que cette année soit une année de conversion. Dans cette perspective, l’année de la foi est « une invitation à une conversion authentique et renouvelée au Seigneur, unique Sauveur du monde » de qui l’Eglise tient la force pour vaincre toutes les tribulations et difficultés qui lui viennent à la fois de l’extérieur et de l’intérieur, afin d’accéder, dans la foi, à la grâce d’une progressive purification et transformation des pensées, des  sentiments, de la  mentalité et du comportement.

 

-          L’année de la foi pour un témoignage joyeux, courageux et de charité (N°7, 8, 9, 10, 14)

         En convoquant le Synode des évêques sur la Nouvelle Evangélisation pour la transmission de la foi avant même l’ouverture de l’Année de la foi, le Saint Père entend raviver, au cours de cette année, la flamme de la Nouvelle évangélisation, car estime-t-il, le mandat du Christ pour l’annonce de l’Evangile est toujours nouveau(P.F N°7).  Il faut donc aujourd’hui un engagement ecclésial plus convaincu en faveur d’une nouvelle évangélisation. Et pour cela, il est nécessaire de  redécouvrir la joie de croire et retrouver l’enthousiasme de communiquer la foi. Cela consiste à vivre la foi comme l’expérience d’un amour reçu afin de la communiquer comme une expérience de grâce et de joie (P.F.N°15). En insistant sur l’aspect public de la foi –qui ne doit pas être logée dans la sphère de l’intime et du privé - le Pape invite les différentes composantes de l’Eglise à non seulement confesser avec conviction la foi au Christ ressuscité, mais aussi à le célébrer dans la liturgie, notamment dans l’Eucharistie.

Enfin, le Pape indique « l’Année de la foi sera une occasion propice pour intensifier le témoignage de la charité », car, foi et charité se réclament réciproquement, si bien que la foi sans la charité  ne porte pas de fruit et la charité sans la foi serait un sentiment à la merci constante du doute. Du reste, comme l’écrit le Pape, c’est la foi qui fait reconnaître le Christ et c’est son amour lui-même qui pousse à le secourir chaque fois  qu’il se  fait notre prochain sur le chemin de la vie (P.F. 14)

 

 

-          L’année de la foi pour une meilleure connaissance des contenus de la foi (N°10, 11, 12)

Benoît XVI affirme qu’il  y a un lien, une unité profonde entre l’acte de croire et les contenus auxquels nous donnons l’assentiment. Aussi indique-t-il le Catéchisme de l’Eglise Catholique comme « une aide précieuse  et indispensable » pour accéder aux contenus de la foi. Voilà pourquoi il insiste  pour que le C.E.C soit remis en valeur en tant qu’il constitue la synthèse de l’enseignement de l’Eglise depuis deux mille ans, et un « véritable instrument pour soutenir la foi, surtout pour ceux qui ont à cœur la formation des chrétiens (P.F.12)

 

-          L’année de la foi pour se laisser instruire par le Christ et les témoins de la foi dans une recherche inlassable (N°13 &15)

Le pape invite, enfin, les chrétiens à revisiter l’histoire de la foi catholique pour y découvrir à la fois les raisons de notre action de grâce et les motifs de notre conversion en gardant les yeux fixés sur Jésus-Christ, Dieu incarné, mort et ressuscité pour nous, en qui toute notre vie, nos joies, nos peines trouvent leur achèvement. Aussi le Saint Père prévient-il contre la tentation de devenir paresseux dans la foi, cette foi qui doit être pour nous « une compagne de vie qui permet de percevoir avec un regard toujours nouveau les merveilles que Dieu réalise pour nous. »

Après cette brillante présentation du Motu Proprio Porta Fidei, qui, aux dires du conférencier, se veut une introduction à la lecture du document, les Notes Pastorales de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ont été parcourues avec, à chaque, une référence à l’une ou l’autre des neuf recommandations que Mgr Victor AGBANOU a promulgué à l’ouverture diocésaine de l’année de la foi au Sanctuaire Marial de Tchanvédji le 17 Novembre 2012 pour la célébration de l’année de la foi dans le diocèse de Lokossa. En voici le texte.

1-      Avant tout, je souhaite vivement que nous redécouvrions tous l’importance des marches missionnaires pour l’évangélisation dans notre diocèse ;

2-      Nous réciterons le credo de Nicée durant la messe dominicale ; à chaque célébration eucharistique les prêtres en feront un petit commentaire avant ou après la messe, tout au long de l’année ; (Nous imprimons le texte en mina ou en adja pour une meilleure imprégnation des formules de notre foi) ;

3-      Il sera organisé une de conférences sur les paroisses et dans les doyennés sur le thème de la foi et les problèmes inhérents à la vie dans la foi ;

4-      On organisera le « Xosehun » sur toutes les paroisses, aux grandes fêtes de l’année liturgique, par exemple à Noël, à Pâques, Pentecôte. Cela aidera à professer notre foi par les chants et les danses ;

5-      Au cours de certains rassemblements liturgiques, nous ferons intervenir des témoins de la ou écouter des témoignages discernés de la foi. Dans le même sens, nous veilleront à susciter, encourager, promouvoir l’apostolat de la catéchèse par les pour un témoignage de la foi auprès de la jeune génération ;

6-      Vulgariser le petit catéchisme « Je crois » sur les paroisses.

7-      Chaque fidèle, pour marquer cette année de la Foi, peut fêter l’anniversaire de son baptême sur sa paroisse et associer sa famille.

8-      Les associations et les groupes de prières sont invités à prendre une active à l’évangélisation des quartiers de ville et de villages et des hameaux, avec si possible une liturgie d’envoi en mission et un rapport régulier d’activité. Je voudrais souhaiter que tout chrétien puisse vivre cette mission désormais et à partir de ce pèlerinage de façon plus engagée ;

9-      Nous couronnerons ces diverses actions par un rassemblement des fidèles du diocèse lors d’une célébration diocésaine de l’année de la foi.

Des questions très intéressantes ont animé le débat qui s’est poursuivi dans les carrefours autour des thèmes comme : Foi et coutumes ; foi et santé ; foi et société ; foi et dialogue inter-religieux.

Les participants sont retournés très satisfaits d’en connaître désormais assez sur les enjeux de la foi et les objectifs que l’Eglise attend de la célébration de cette année de la foi.

 



 

 

 

 

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