Le Centre Henri
VIGNONDE, Centre pastoral récemment rénové pour accueillir la formation des
fidèles chrétiens du diocèse de Lokossa, a connu, ce Samedi 08 Décembre 2012 en
la Solennité de l’Immaculée Conception, sa première conférence dans le sens de
cette formation. La Lettre Apostolique, Motu Proprio du Pape Benoît XVI
« Porta Fidei » et les indications pastorales pour vivre de façon
bénéfique l’année de la foi tant au niveau universel qu’au niveau local,
étaient le thème de cette conférence qui a rassemblé plus d’une centaine de
participants, prêtres, religieuses et fidèles laïcs venus de tout le diocèse.
Tout a commencé vers
10h15 par le mot de bienvenu du Directeur du Centre, le Père Théodore AMOUSSOU
et la présentation du conférencier par le Père Marie-Salomon DEGBEGNI,
professeur de Théologie Dogmatique au Grand Séminaire Mgr Louis Parisot de
Tchanvédji et modérateur de la Conférence.
Le Conférencier, le Père Moïse SOKEGBE, est prêtre du diocèse de Lokossa
depuis le 27 Novembre 2004, Directeur du Collège Catholique de Dogbo après une
expérience pastorale en France et les études à l’Institut Catholique de Paris
d’où il est revenu depuis 2011 avec un Master II en Sciences de l’Education.
Après un survol
lexicologique rapide des termes Lettre Apostolique et Motu Proprio, le
conférencier est allé au cœur du sujet en abordant le texte du Motu Proprio
dont il propose une division bipartite afin de pénétrer à fond sa compréhension. Les quatre premiers numéros
du document composent la première partie
qui informe sur les motivations et les circonstances de promulgation de l’Année
de la Foi, et la deuxième partie, qui va du numéro 5 au numéro 15 du document,
parle des objectifs attendus de la célébration de l’Année de la foi.
1.1.Première Partie : Préambule : motivations et circonstances
de la promulgation de l’Année de la foi (n° 1-4)
En ce qui concerne les motivations du Pape
pour la promulgation de l’année de la foi, le conférencier a relevé
l’affirmation fondamentale du Pape à savoir que la foi en Jésus-Christ est le
chemin pour atteindre le salut de façon définitive (P. F N°3). Or, nous
connaissons aujourd’hui une ‘profonde crise de la foi’ qui a touché de
nombreuses personnes. Il est dès lors indispensable que l’Eglise et ses
pasteurs ne laissent le sel s’affadir et la lumière cachée. Elle (l’Eglise)
doit redécouvrir elle-même les chemins de la foi en se nourrissant de la Parole
de Dieu et des sacrements, en particulier l’Eucharistie, afin de pouvoir
conduire les hommes assoiffés de Dieu à la Source de vie qu’est le Christ. (P.
F. N°2)
L’ouverture de l’année de la foi (le 11
octobre 2012) a coïncidé avec un double anniversaire : les 50 ans de
l’ouverture du Concile Vatican II (11 Octobre 1962) et les 20 ans de la
promulgation du Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC). Convaincu avec Saint Paul que
la foi naît de la Parole proclamée (Rm 10, 17), Benoît XVI inscrit l’ouverture
de l’Année de la foi dans la période de déroulement de la XIIIè Assemblée
générale du Synode des évêques qui s’est tenue à Rome du 7 au 28 octobre 2012
sur le thème La nouvelle évangélisation pour la transmission de la
foi chrétienne
1.2.Deuxième Partie : Les objectifs attendus
de l’Année de la foi (n° 5-16)
A la lecture des
numéros 5 à 15, on décèle quatre objectifs que Benoît XVI attend de la
célébration de l’Année de la foi :
-
L’année
de la foi pour un renouveau de l’Eglise (N°5, 6)
En faisant coïncider l’ouverture de l’Année de la foi avec le
cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, Benoît XVI
entend indiquer la lecture et la compréhension des documents du Concile comme
la source du renouveau toujours nécessaire de l’Eglise. De plus, il veut que
cette année soit une année de conversion. Dans cette perspective, l’année de la
foi est « une invitation à une conversion authentique et
renouvelée au Seigneur, unique Sauveur du monde » de qui l’Eglise tient la
force pour vaincre toutes les tribulations et difficultés qui lui viennent à la
fois de l’extérieur et de l’intérieur, afin d’accéder, dans la foi, à la
grâce d’une progressive purification et transformation des pensées, des sentiments, de la mentalité et du comportement.
-
L’année
de la foi pour un témoignage joyeux, courageux et de charité (N°7, 8, 9, 10,
14)
En convoquant le Synode des évêques sur la Nouvelle Evangélisation pour
la transmission de la foi avant même l’ouverture de l’Année de la foi, le Saint
Père entend raviver, au cours de cette année, la flamme de la Nouvelle
évangélisation, car estime-t-il, le mandat du Christ pour l’annonce de l’Evangile
est toujours nouveau(P.F N°7). Il faut
donc aujourd’hui un engagement ecclésial plus convaincu en faveur d’une
nouvelle évangélisation. Et pour cela, il est nécessaire de redécouvrir la joie de croire et retrouver
l’enthousiasme de communiquer la foi. Cela consiste à vivre la foi comme
l’expérience d’un amour reçu afin de la communiquer comme une expérience de
grâce et de joie (P.F.N°15). En insistant sur l’aspect public de la foi –qui ne
doit pas être logée dans la sphère de l’intime et du privé - le Pape invite les
différentes composantes de l’Eglise à non seulement confesser avec conviction
la foi au Christ ressuscité, mais aussi à le célébrer dans la liturgie,
notamment dans l’Eucharistie.
Enfin, le Pape indique « l’Année de la foi sera
une occasion propice pour intensifier le témoignage de la charité »,
car, foi et charité se
réclament réciproquement, si bien que la foi sans la charité ne porte pas de fruit et la charité sans la
foi serait un sentiment à la merci constante du doute. Du reste, comme l’écrit
le Pape, c’est la foi qui fait reconnaître le Christ et c’est son amour
lui-même qui pousse à le secourir chaque fois
qu’il se fait notre prochain sur
le chemin de la vie (P.F. 14)
-
L’année
de la foi pour une meilleure connaissance des contenus de la foi (N°10, 11, 12)
Benoît XVI affirme qu’il y a
un lien, une unité profonde entre l’acte de croire et les contenus auxquels
nous donnons l’assentiment. Aussi indique-t-il le Catéchisme de l’Eglise
Catholique comme « une aide précieuse
et indispensable » pour accéder aux contenus de la foi. Voilà
pourquoi il insiste pour que le C.E.C soit remis en valeur en
tant qu’il constitue la synthèse de l’enseignement de l’Eglise depuis deux
mille ans, et un « véritable instrument pour soutenir la foi, surtout pour
ceux qui ont à cœur la formation des chrétiens (P.F.12)
-
L’année
de la foi pour se laisser instruire par le Christ et les témoins de la foi dans
une recherche inlassable (N°13 &15)
Le pape invite, enfin, les chrétiens à
revisiter l’histoire de la foi catholique pour y découvrir à la fois les
raisons de notre action de grâce et les motifs de notre conversion en gardant
les yeux fixés sur Jésus-Christ, Dieu incarné, mort et ressuscité pour nous, en
qui toute notre vie, nos joies, nos peines trouvent leur achèvement. Aussi le
Saint Père prévient-il contre la tentation de devenir paresseux dans la foi,
cette foi qui doit être pour nous « une compagne de vie
qui permet de percevoir avec un regard toujours nouveau les merveilles que Dieu
réalise pour nous. »
Après
cette brillante présentation du Motu Proprio Porta Fidei, qui, aux dires du
conférencier, se veut une introduction à la lecture du document, les Notes
Pastorales de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ont été parcourues avec,
à chaque, une référence à l’une ou l’autre des neuf recommandations que Mgr
Victor AGBANOU a promulgué à l’ouverture diocésaine de l’année de la foi au
Sanctuaire Marial de Tchanvédji le 17 Novembre 2012 pour la célébration de
l’année de la foi dans le diocèse de Lokossa. En voici le texte.
1- Avant
tout, je souhaite vivement que nous redécouvrions tous l’importance des marches
missionnaires pour l’évangélisation dans notre diocèse ;
2- Nous
réciterons le credo de Nicée durant la messe dominicale ; à chaque célébration
eucharistique les prêtres en feront un petit commentaire avant ou après la
messe, tout au long de l’année ; (Nous
imprimons le texte en mina ou en adja pour une meilleure imprégnation des
formules de notre foi) ;
3- Il sera
organisé une de conférences sur les paroisses et dans les doyennés sur le thème
de la foi et les problèmes inhérents à la vie dans la foi ;
4- On
organisera le « Xosehun » sur toutes les paroisses, aux grandes fêtes
de l’année liturgique, par exemple à Noël, à Pâques, Pentecôte. Cela aidera à
professer notre foi par les chants et les danses ;
5- Au cours
de certains rassemblements liturgiques, nous ferons intervenir des témoins de
la ou écouter des témoignages discernés de la foi. Dans le même sens, nous
veilleront à susciter, encourager, promouvoir l’apostolat de la catéchèse par
les pour un témoignage de la foi auprès de la jeune génération ;
6- Vulgariser
le petit catéchisme « Je crois » sur les paroisses.
7- Chaque
fidèle, pour marquer cette année de la Foi, peut fêter l’anniversaire de son
baptême sur sa paroisse et associer sa famille.
8- Les
associations et les groupes de prières sont invités à prendre une active à
l’évangélisation des quartiers de ville et de villages et des hameaux, avec si
possible une liturgie d’envoi en mission et un rapport régulier d’activité. Je
voudrais souhaiter que tout chrétien puisse vivre cette mission désormais et à
partir de ce pèlerinage de façon plus engagée ;
9- Nous
couronnerons ces diverses actions par un rassemblement des fidèles du diocèse
lors d’une célébration diocésaine de l’année de la foi.
Des
questions très intéressantes ont animé le débat qui s’est poursuivi dans les
carrefours autour des thèmes comme : Foi et coutumes ; foi et
santé ; foi et société ; foi et dialogue inter-religieux.
Les participants
sont retournés très satisfaits d’en connaître désormais assez sur les enjeux de
la foi et les objectifs que l’Eglise attend de la célébration de cette année de
la foi.